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Le blog de Memory 27

Ce blog est dédié au patrimoine et à la mémoire. Mémoire des pierres, mémoire des hommes. Nous sommes tous potentiellement des "passeurs de mémoire".

LUC-SUR-MER dans les années 50

LUC-SUR-MER dans les années 50

Souvenirs d'un lutin... Le blog pourrait se nommer Memory14" !!!

J’ai 7 ans.

Toute la famille est au Petit Enfer, l'hôtel familial : grand-mère Prunier, Papa, Maman, tante Marcelle, tous les enfants, aucun n’est marié à l’époque.

Mon frère Yves travaille chez Jung, le pâtissier de la Délivrande. Ma sœur Marcelle fait ses études d’infirmière.

Mais mes souvenirs sont un peu plus récents, 1955 peut-être. De la fratrie, ne restent plus que Madeleine, Annie et moi. Yves et Micheline ont convolé, et Marcelle ne va pas tarder.

Le Petit Enfer ! Quel nom ! Quels souvenirs !

En face, le Petit Paradis, magasin de jouets et souvenirs tenu par Melle Petit où, quand j’ai un peu d’argent de poche (très peu) que je gagne en aidant mes parents, je vais acheter une Dinky Toys. Avec Christian L, mon copain parisien qui vient en vacances, nous faisons d’innombrables parties dans les ruines du Grand Hôtel.

Mais le Petit Enfer, c’est une vie de famille qui doit se partager avec la vie d’un commerce. Et quel commerce : hôtel, restaurant et bar.

Bien sûr, c’est surtout pendant la saison qu’il est difficile d’allier les deux. Travail et famille. Une utopie ? Non, car maman est là. C’est à la fois la tête pensante et la cheville ouvrière. Un Amour sans retenue pour sa famille. Quelle que soit l’époque de l’année, elle est là : quand je rentre de l’école, le matin pour le petit-déjeuner, qu’il fasse beau ou qu’il y ait tempête.

Et pourtant, c’est elle qui est en cuisine. L’hôtel compte 12 chambres seulement, mais le restaurant peut « faire » avec la terrasse, jusqu’à 120 « couverts ». Et quelle carte ! Hors d’œuvres, entrées, poissons, viandes, fromages, desserts. L’effectif de la cuisine est très réduit : maman aux fourneaux, une femme qui l’aide et fait la « plonge ». En saison personne ne chôme. Chacun a sa place et sa tâche.

Au bar, c’est ma sœur Annie qui officie. Et elle a fort à faire ; le matin livraison des pains de glace. Il fallait voir le livreur portant sur l’épaule ces pains qui devaient mesurer plus d’un mètre de long ; il livrait tous les bars et restaurants du front de mer : Beau Rivage « chez Victor », Soleil Levant, de la Plage, Ermitage, des Bains, j’en oublie peut-être. Il fallait ensuite les briser au pic à glace, faire la répartition entre la chambre froide près de la cuisine (pour la viande et le poisson) et les compartiments froids du bar pour les boissons. On ne parle pas encore de réfrigérateur dans ces années là. Annie fait aussi la cave, qui reçoit les livraisons de sodas et autres jus de fruits et bières en bouteilles, sans oublier les siphons d'eau de Selz. Il faut aussi veiller à ce que tout soit propre : le bar (en étain), les étagères à verres (en verre), les tables, les chaises, etc… Pas une minute à perdre.

Ma tante elle, est préposée aux chambres : c’est la gouvernante de l’hôtel et la lingère ; elle a aussi en charge les petits-déjeuners. Elle distribue le travail aux femmes qui sont embauchées pour la saison. Mais elle a aussi une particularité : c’est une lève-tôt. Le matin à 5 heures elle est debout et après son café, elle passe le parquet de la salle à manger à la paille de fer – c’est vrai que ce parquet de chêne était usé, mais qu’il était beau – et à la brosse avec de l’encaustique. Il fallait que ça sente bon.

Du 1er juillet au 31 août, l’hôtel est plein et le restaurant aussi. Les clients qui viennent passer les vacances à Luc restent souvent, à cette époque, pendant un ou deux mois. Et ils sont fidèles, nous les revoyons d’année en année. Dans les années 60 cette durée commencera à diminuer : 15 jours à trois semaines.

Pour l’enfant que je suis, la saison est une période un peu de rêve, dans ma mémoire en tous cas. Mon esprit « positif » a peut-être aussi gommé les mauvais moments, car je ne puis imaginer que tout se soit toujours passé comme sur des roulettes.

Le matin j’allais à la gymnastique. J’aimais beaucoup ces séances de plein air, malgré la voix forte de Monsieur Thiriau, qui ne nous laissait aucun répit. J’aimais beaucoup moins les cours de natation de Monsieur Champion, et j’essayais par tous les moyens d’échapper à sa vigilance, et parvenais parfois à sortir de l’eau pour rentrer me cacher à la maison. Il lui est arrivé de me courir après et de me ramener de force dans l’eau. Je n’ai jamais appris à nager, un comble pour quelqu’un qui est né au bord de la mer.

A la gymnastique il en allait autrement : nous étions nombreux et de tous âges, garçons et filles. La séance commençait toujours par une sorte de ballet bien rôdé, où, classés par âge et taille, nous marchions au pas cadencé en chantant Les gars de la marine, même les filles, puis en faisant des exercices de respiration. Les disciplines étaient très variées : course, saut en hauteur, saut en longueur, corde lisse, perche, barre fixe, barres parallèles, toboggan, échelle horizontale, espalier … et je garde le meilleur pour la fin : l’échelle dorsale. Aïe, aïe, aïe. Tout le monde y passait, et c’était toujours monsieur Thiriau qui officiait. Le toboggan en bois, très haut pour l’enfant que j’étais, était très impressionnant et plus d’un y montait, les premières fois avec beaucoup d’appréhension. Ceux qui ne voulaient pas étaient pris par la main et tirés jusqu’en haut puis lâchés sur la pente. Aucun n’y échappait. Les parents regardaient le cours d’en haut, ils étaient nombreux et restaient pendant toute la séance pour voir si leur rejeton allait tenir le coup. Il y avait de temps en temps des pleurs : la peur et aussi des vis qui dépassaient et vous écorchaient. Rien de grave.

Pendant ce temps, la famille faisait les derniers préparatifs. Le couvert était mis, les tables vérifiées par ma tante et ma sœur Madeleine. Madeleine était le maître d’hôtel de la maisonnée.

Mais tout commençait au bar : l’heure de l’apéritif voyait arriver les habitués, ils avaient leur table attitrée, ainsi les professeurs d’éducation physique qui venaient se délasser en faisant quelques parties de belote et se rafraîchir avec quelques verres d’apéritif anisé. Pour d’autres l’apéritif pouvait se jouer au 421. Quand Annie les voyait arriver elle préparait le jeu, le mettait sur la table. Ils n’avaient pas besoin de demander. Les habitués remplissaient la salle de bar, tandis que les touristes occasionnels se mettaient en terrasse.

Au restaurant, les clients arrivaient en fonction de l’heure de la marée. L’heure du repas était calculée en fonction de la marée haute. A cette époque il ne fallait pas prendre de bain de mer pendant la digestion. Il est vrai que l’eau de la Manche ne dépasse guère les 18°. Le matin peu allaient en fait à la plage, sauf si le temps était très chaud et la mer pleine vers 11 heures. Certains clients faisaient une cure « hydro-iodo-sodique » à l’établissement thermal. Ils étaient encouragés tous les jours à midi pile par Monsieur Pierre Laurent, le maire, qui prenait le micro au Syndicat d’Initiative, pour vanter les bienfaits de la cure, les bienfaits du varech de Luc qui « rajeunit le vieillard et fortifie l'enfance », et sa plage. Luc-sur-Mer, Plage n°0 (pour être avant Cabourg qui s’était déclarée plage n°1 de la Côte de Nacre). Monsieur Laurent terminait cette harangue en chantant « J’irai revoir ma Normandie, c’est le pays qui m’a donné le jour ».

Les pensionnaires de l’hôtel avaient un menu fixe, différent à tous les repas. Pour la clientèle de passage, plusieurs menus étaient proposés en plus de la carte. Chaque matin ma sœur Madeleine les tapait à la machine, une vieille Remington, avec du papier carbone pour en faire plusieurs exemplaires à la fois. Les commandes prises arrivaient en cuisine, au « passe », et étaient « aboyées » par ma sœur ou les serveuses – je me souviens de Geneviève – habillées jupe noire, corsage blanc et petit tablier blanc. Tout le monde courait lorsqu’il y avait foule. En cuisine c’était silencieux. Maman enregistrait les commandes, aucun mouvement de trop, pas de temps perdu. Il fallait ouvrir les huîtres, faire les hors d’œuvres, préparer un homard, lever des filets de sole, surveiller les cuissons, décorer les plats – avec du cresson pour les viandes –, battre des œufs en neige pour les omelettes norvégiennes et les soufflés – j’entends encore le bruit régulier du fouet qui frappe le poêlon en cuivre - ; la serveuse devait être prête, car le soufflé ne devait pas attendre, et surtout pas de courant d’air qui aurait pu faire retomber le soufflé. Il y avait aussi les glaces, préparées maison, dans une sorbetière, cet appareil que l’on tournait avec une manivelle, qui était refroidie par de la glace baignant dans de l’eau salée (saumure) dans un seau en bois. Je l’ai souvent tournée, et plus la glace prenait, plus c’était dur.

Papa s’occupait de la cave : rangement des bouteilles, préparation de la cave de jour avec les vins les plus demandés, les vins les plus anciens et les plus chers attendaient sagement que l’on vienne les chercher. Il y avait trois caves : la cave à vins en sous-sol, une cave très ancienne voûtée et sol en terre battue ; la cave à bouteilles vides ; la cave à charbon. Le gaz n’alimentait pas encore le fourneau et il fallait porter les seaux de charbon pour alimenter le feu.

Enfin, à la fin du service, tout le monde se mettait à table, le personnel de salle, la famille. Certains jours nous devions attendre jusqu’à 3 ou 4 heures de l’après-midi. Quelques années plus tard, cet ordre a été changé : le déjeuner était pris avant le service.

Mais j’avais parfois un régime de faveur. Les pensionnaires venaient passer quelquefois leurs vacances en famille, et quand il y avait une petite fille de mon âge qui accompagnait ses parents, la maman seule souvent car le papa lui continuait à travailler et ne venait rejoindre sa femme qu’en fin de semaine, j’étais invité à leur table. Je vivais la vie de vacance de la petite copine.

Après le déjeuner nous allions à la plage.

Les après-midi passaient ainsi : plage, promenades sur la digue, baignade à marée haute ou pêche « à pied » à marée basse, promenade, par grand vent, au parc municipal. Pendant que les enfants jouaient, les mamans, sous leur parasol, leur tente ou encore à l’abri d’une cabine, tricotaient. Il y avait également le manège des Mérieux. J’étais un habitué. Pour avoir un tour gratuit il fallait attraper la queue du singe que monsieur Mérieux faisait danser au bout d’une corde, et qu’il me laissait attraper … lorsqu’il le voulait bien. Les Mérieux habitaient dans une roulotte juste à côté du manège. A force de fréquenter le manège j’avais fait connaissance de Catherine leur fille, et il m’est arrivé de partager un de leurs repas. Quelques années plus tard, Catherine prendra la suite de sa mère au stand de tir aux ballons qui était dans le bas de la descente, vers la digue, juste sous le manège.

Le soir il était de tradition pour la plupart des estivants de faire une promenade digestive sur la digue. Il y avait le passage obligé par la « guigui », cette sucette de guimauve enroulée autour d’un bâton. La « mère guigui » ainsi que l’on appelait la patronne de ce haut lieu de la saison lutine, préparait devant tout le monde sa fameuse pâte : elle chauffait du sucre pour en faire un caramel auquel elle ajoutait des parfums de toutes les couleurs : menthe verte, framboise rouge, fraise rouge plus clair, citron jaune, etc. Le plus délicat était la cuisson : pas assez, la consistance était trop molle, trop de cuisson et c’était trop dur. Elle l’étalait ensuite sur le marbre pour la travailler ; puis elle en faisait un gros boudin qu’elle passait par-dessus un crochet, et c’était la séance d’étirage et de pliage. Je ne saurais dire combien de tours elle faisait, mais on voyait la pâte, presque transparente au début, devenir opaque pour prendre sa couleur définitive. Sa fille faisait des gaufres et toutes ces odeurs se mélangeaient à l’odeur de la mer.

Il y avait bien d’autres distractions : cirques (tous les ans passait le cirque Grimaldi) qui s’installaient, selon leur taille à la brèche du Moulin ou sur le terrain en face du Grand Hôtel (encore en ruine dans les années 50). C’était le cas lorsque le cirque n’avait pas de chapiteau et que le spectacle se passait en plein air. Dans la journée une voiture avec haut-parleur annonçait la séance : « Ce soir à 21 heures, face au Grand Hôtel à Luc, grand spectacle de cirque en plein air … », parfois les animaux, les clowns et autres jongleurs défilaient.

Dans le parc de la mairie, surtout lorsque le vent de mer soufflait, on venait faire une pause, au calme au milieu des grands arbres, avec tous ses parterres de fleurs amoureusement entretenus par monsieur Journaux. Il y avait là des moutons, toutes sortes de pigeons, poules, lapins, canards, et aussi des paons dont on essayait d’avoir une plume sans se faire voir du garde. La baleine, bien sûr, devant laquelle tous les estivants s’extasiaient. Impressionnant ce squelette, la gueule ouverte avec tous ses fanons, dans son cadre de rochers.

Il y avait le théâtre de verdure cher à monsieur Laurent. C’est là que lors d’un spectacle donné par les enfants du club de gymnastique de Monsieur Thiriau, spectacle dans lequel nous chantions « Il était un petit navire », j’ai voulu embrasser ma cavalière, la fille de Monsieur Victor. Mal m’en a pris… sa réaction me fut cuisante.

Le clou de la saison, le soir, était la retraite aux flambeaux et le feu d’artifice du 14 juillet. La retraite aux flambeaux était exceptionnelle. Le cortège précédé de la fanfare municipale était immense, il s’étalait sur au moins 200 mètres, passant dans plusieurs rues. Les voisins allumaient des feux de bengale à son passage. Mais ce dont j’étais le plus heureux, et le plus fier il faut le dire, c’était de voir mon parrain, Monsieur Laurent, emmener ce cortège, marquant le pas avec sa canne, la levant de temps en temps tel un commandant donnant à ses troupes l’ordre de la charge.

La saison était ainsi ponctuée de points forts. Dans la journée de nombreuses manifestations étaient organisées : le concours de châteaux de sable sur la plage, des tournois de tennis, des jeux pour enfants sur le terre-plein avec entre autres la course en sac, le concours de tricot pour ces dames… et quelques messieurs, le mille mètres nage libre, les régates bien sûr, et surtout, la course aux canards. C’était la grande classique de Luc. Cela se passait dans la mer. On embarquait une dizaine de canards dans une grande cage, sur une barque de pécheur ; d’autres barques restaient à l’affût formant un arc de cercle à une vingtaine de mètres du rivage pour empêcher les volatiles de quitter la zone de jeu. Les concurrents attendaient sur le sable le coup de revolver annonçant le départ. Le maître de course lançait alors un canard à l’eau. C’était au nageur qui arrivait à l’attraper. Spectacle garanti, car les canards étaient dans leur élément et rusaient avec les nageurs en s’envolant sur quelques mètres à leur approche ou en plongeant pour réapparaître quelques mètres plus loin. Oui, il y avait du monde, et dans l’eau et sur le bord, pour regarder ce spectacle. Parfois un volatile plus malin essayait de s’échapper par la plage, mais il était rattrapé par les curieux qui le remettaient à l’eau.

Un grand jour dans la saison estivale était le 15 août. La Fête de la Mer. Une barque de pécheur était montée sur le toit de l’établissement thermal pour servir d’autel pour la messe. Tout était décoré de drapeaux multicolores, de fleurs. Les bateaux aussi qui attendaient que la messe en plein air se termine et recevaient la bénédiction de l’évêque qui présidait la cérémonie. Je me souviens de la venue de Monseigneur Jacquemin. Après la bénédiction des bateaux, une grande procession avait lieu sur l’avenue Guynemer. Je vois encore mon cousin Georges, prêtre, marcher au côté de l’évêque, précédant les bannières des confréries.

Il va sans dire, que tout ce qui se passait à Luc pendant l’été était observé et fixé sur la pellicule par un homme extraordinaire. Photographe de talent, le « père Tribouillard » appelé aussi « père Poussière » ou « Trompe-la-mort » ne perdait pas une miette des événements qui émaillaient la saison. Les photos, noir et blanc, étaient accrochées dans sa devanture, rue de la Mer, sur des fils avec des pinces à linge. Et chacun d’aller voir s’il se retrouvait pour emporter un souvenir. Quelle boutique ! On poussait la porte, la clochette retentissait. Une odeur, que l’on pouvait prendre pour celle des produits utilisés pour ses besoins professionnels, vous envahissait les narines dès le franchissement de la porte. Il vivait là avec ses deux sœurs, Odette et Solange. Grand, maigre, des lunettes descendant sur le bout de son nez, dans sa blouse, toujours la même, « blanche ! », il vous accueillait en souriant. Il y avait autour de lui un bric-à-brac impressionnant d’appareils d’un autre âge. Dans le coin à droite, le studio qui servait pour les portraits, les photos de mariage, avec le tabouret de piano, des ombrelles, des projecteurs. S’il y avait beaucoup de monde dans le magasin, il appelait sa sœur à la rescousse, criant dans l’escalier : « Odette ! Mais enfin, viens, il y a du monde ! ». Odette arrivait, un peu rondelette, dans une blouse aussi « blanche » que celle de son frère. J’aimais beaucoup aller voir le père Tribouillard, le faire parler sur son métier. Avant guerre il était un grand photographe de Caen. Bricoleur de génie, il avait mis au point une caméra. Kodak, m’avait-il dit, l’avait espionné et lui avait volé son invention : un appareil qui lui permettait de prendre 3 photos en rafale. J’en ai quelques unes que je garde précieusement. Il se promenait sur la digue, posait son appareil sur pied et fixait pour la postérité les promeneurs et les vacanciers.

Le casino n’était pas encore reconstruit. Le mini-golf était en cours de construction. Il fut inauguré en grandes pompes. Un gâteau immense le représentant avait été confectionné pour l’occasion.

Personne ne s’ennuyait à Luc. Le spectacle de la mer était permanent et toujours renouvelé. C’était la magie des mers calmes, brillantes dans le soleil, prenant les couleurs du ciel. La magie des tempêtes avec les vagues qui venaient frapper la digue, et le jeu des enfants et des plus grands qui venaient défier les vagues, s’approchant du bord de la digue essayant de calculer où le choc aurait lieu et couraient pour échapper à la douche. La magie du Quilhoc, ce rocher qui se découvrait aux grandes marées, avec la horde des pécheurs à pied suivant le retrait de la mer, qui avec un filet à crevettes, qui avec un pic, un râteau ou autre instrument.

J’ajoute que pour quelques privilégiés, et j’en étais, il était aussi possible de visiter le laboratoire, la villa « Arcisse de Caumont ». Combien de fois y suis-je allé étant enfant. Emerveillé, impressionné et parfois effrayé, par tous ces bocaux placés sur les étagères, dans lesquels baignaient toutes sortes de poissons ou autres animaux marins. Il y avait aussi cette odeur de formol. Parfois j’apportais ma pèche, me sentant important, voulant contribuer à l’avancée de la science.

Que de souvenirs, alors pourquoi ne pas les partager ?

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